Il y a un an, nous étions assis dans l’avion pour Copenhague. Nous mettions entre parenthèses une partie de nos vies. La parenthèse fut belle, riche, très chargée, mais elle est maintenant refermée.
Si nous sommes heureux de retrouver nos familles et de réintégrer une société de consommation où l’offre surcharge les tablettes des magasins, une partie de nous est resté au Danemark.
En quittant le Québec, nous mettions notre vie quotidienne sur « hold », en revenant nous retrouvons tout à sa place. C’est à peine si les chaudrons ont changé de place dans l’armoire... Quant au Québec, même chicanes, même scandales. Peut-être quelques nouvelles infopubs.
En quittant notre grand appartement d’Østerbro, c’est un chapitre de nos vies qui se fermait.
Même si on retournait à Copenhague en voyage, on ne retrouverait pas notre vie danoise. On pourrait boire des « lille latte » au Baresso, mais on ne retrouverait pas notre appartement, la vie de la cour, notre vélo, l’école française, les paniers de fruits dans le hall du bureau... Bref, notre poste d’observation privilégié sur la société danoise et son quotidien.
Même si Copenhague n’est pas la ville d’Europe la plus exaltante, elle aura toujours une place spéciale dans nos cœurs. On a appris à connaître cette ville, ses rues, ses monuments, son architecture, son design, son histoire. Nous n’aurons probablement pas marqué son histoire, mais elle a marqué la nôtre. On a eu une histoire avec elle. On sait qu’on ne peut prévoir la météo, qu’elle ferme tôt, qu’elle s’illumine de chandelles à Noël, qu’elle est raisonnable puisqu’elle ne mange ni trop salé, ni trop sucré, qu’elle respecte les règles, qu’elle aime sa famille royale.
Au cours de cette année, on n’a pas seulement découvert les Danois, on a aussi découvert davantage nos enfants. Marie et sa soif de savoir, son intérêt pour l’histoire de l’art et l’histoire en général, son énergie, sa capacité d’adaptation. Louis-Philippe et son côté méticuleux, son désir d’aider, son côté bout-en-train, sa passion pour le « déyors »(dehors) et les tours de poussette, sa capacité d’obstination (dans tout ce que ça a de positif et d’épuisant).
Plusieurs fois par jour, je me demande si j’ai rêvé cette parenthèse. En fait, je suis certaine d’avoir pris l’avion, mais comme le temps est un peu suspendu lorsqu’on est dans ces gros oiseaux d’acier, je me demande si on ne m’a pas simplement implanté les souvenirs d’un séjour à Copenhague... Comme je ne crois pas trop à la théorie du complot, j’imagine que nous avons vraiment fait ce voyage... Heureusement que plusieurs personnes sont venues nous rendre visites à Copenhague, comme ça j’ai des preuves que nous y étions vraiment!
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